Le pavé de 577 pages écrit par Michel-Yves Bolloré et Olivier Bonnassies est un véritable phénomène d’édition, preuve que cette question fondamentale de l’existence de Dieu, intéresse toujours !
Le livre a été publié le 13 Octobre 2021 par l’éditeur Guy Trédaniel et 250 000 exemplaires ont déjà été vendus. Il vient d’être édité en poche chez Pocket au mois de janvier 2024.

Les auteurs sont deux ingénieurs. Ils se sont entourés d’une vingtaine de spécialistes scientifiques de haut niveau pour écrire l’ouvrage qui a nécessité plus de trois ans de recherche.

Le livre est préfacé par Robert W. Wilson, prix Nobel de physique 1978 pour avoir découvert en 1964, avec Arno Penzias, le rayonnement de fond cosmologique, considéré comme « l’écho du Big Bang » et preuve matérielle que notre univers a eu un commencement.

Malgré son volume imposant, le livre se lit facilement ; il faut toutefois disposer d’un bon bagage scientifique pour en comprendre toutes les démonstrations. Il est découpé en de nombreux chapitres qui peuvent se lire indépendamment les uns des autres.

Le principe de Parménide

Selon les auteurs, la question de l’existence de Dieu est binaire. Soit Dieu existe, soit il n’existe pas. Selon le principe philosophique de Parménide, cité en page 48 : « du néant absolu, rien ne peut sortir » ; si Dieu n’existe pas, l’univers est nécessairement éternel, car s’il avait un début il ne pourrait émerger d’un néant absolu et ce quelque chose d’où l’univers émergerait pourrait très bien être appelé Dieu ou Cause première.

C’est tellement vrai que les dictateurs matérialistes comme Staline et Hitler ont fait exécuter au début du vingtième siècle tous les savants qui, par leurs calculs, démontraient que l’univers avait un début. La preuve du commencement de l’univers était forcément incompatible avec la « science » matérialiste officielle de leur époque.

C’est d’ailleurs très bien décrit dans un des chapitres les plus intéressants du livre, « Le roman noir du Big bang ». Ce chapitre dresse la longue liste des savants persécutés ou assassinés par les soviétiques et les nazis parce qu’ils démontraient que l’univers avait une origine.

La mécanique quantique met à bas le déterminisme absolu

Il est impossible de faire un résumé exhaustif du livre de MM.  Bolloré et Bonnassies.

Depuis 1900, selon les auteurs, moment qu’ils appellent « le grand retournement », la Science semble s’éloigner de plus en plus des idées matérialistes.

La mécanique quantique par exemple, avec le fameux principe d’incertitude d’Heisenberg, fait voler en éclat le modèle déterministe. Jusqu’à ce fameux principe, on pensait qu’il suffisait de connaitre à un instant t la position et la vitesse de chaque particule dans l’univers pour pouvoir prédire exactement le futur. On sait depuis Heisenberg que c’est théoriquement impossible et ceci a des conséquences pour le comportement humain : le libre arbitre a toute sa place.

Le réglage fin de l’univers défie l’entendement

Un autre groupe de preuves de l’existence d’une Intelligence supérieure concerne « le réglage fin » de l’univers. L’évolution de l’univers et son fonctionnement reposent sur une vingtaine de nombres invariables, réglés avec une précision qui défie l’entendement.

Si on modifie, par exemple, la cinquième décimale de la constante de gravitation, les modèles prévoient que toute vie serait impossible dans l’univers. Et la même constatation se répète pour chaque constante, avec pour certaines d’entre elles, une précision bien supérieure à la cinquième décimale.

Le saut vertigineux de l’inerte au vivant

Un groupe de preuves particulièrement probantes concerne « le saut vertigineux de l’inerte au vivant » (chapitre 11).

Selon les auteurs, il n’y a pas de place pour le hasard dans l’apparition du vivant car on sait, avec les progrès de la biologie cellulaire, que l’être vivant le plus petit, l’organisme unicellulaire, a une structure infiniment complexe dont l’apparition ne peut être l’effet du seul hasard. « Il faudrait bien plus que la durée de l’Univers pour qu’une seule protéine puisse se constituer par hasard à partir d’acides aminés qui seraient disponibles autour d’elle » (page 23).

Et la moindre cellule est composée de structures bien plus complexes que les protéines.

 Les preuves « hors science »

Une deuxième partie de l’ouvrage est consacrée à des « preuves hors science » comme les « vérités » étonnantes contenues dans la Bible, la nature de Jésus, ou les miracles comme celui de Fatima, vu le 13 Octobre 1917 par une foule énorme comprenant des journalistes et des photographes.

Cette partie est intéressante à lire mais elle nous semble moins solide que la première partie car moins sujette à l’usage de la raison. La véritable nature de Jésus est tout de même plus une question de Foi que de raison, d’autant plus que les preuves historiques sur la vie de Jésus ne permettent pas de trancher sur le déroulé précis de son existence ni sur sa nature.

Conclusion

Le dernier chapitre de l’ouvrage est consacré à une réfutation, argument par argument, de l’inexistence de Dieu selon les matérialistes. Ce n’est pas le moins intéressant. Pour le lecteur critique, ce chapitre pourra être complété utilement par la lecture de la recension publiée dans « Actu-philosophia ».

Le matérialiste convaincu continuera probablement à camper sur ses positions, après avoir lu cet ouvrage, même si les découvertes scientifiques décrites interpelleront tout lecteur.

Le principal intérêt de l’ouvrage de MM. Bolloré et Bonnassies est de déboucher sur des débats intéressants et de remettre au goût du jour des questions fondamentales que notre société matérialiste avait un peu trop tendance à oublier, voire à négliger.

Les deux auteurs
​Michel-Yves Bolloré          –        Olivier Bonnassies
(photo Susanna Lea Associates, agent littéraire)