Le pasteur méthodiste Virgile Dosseh Adjanon et son épouse la révérende Dorcas Okiri ont fondé la communauté de l’Emmanuel à Paris. Ils vivent aujourd’hui à Bruxelles.
« Quelles sont, pour vous, les qualités de la révérende Dr Dorcas Okiri ? ».
S’agissant des vertus de son épouse, le pasteur méthodiste Virgile Dosseh Adjanon répond sans détour : « elle est pour moi la servante déterminée du Seigneur. Elle vit intensément sa vocation, se soucie d’autrui, de la croissance spirituelle de l’autre, mais pas uniquement. Le bien-être de toute la personne la préoccupe. »
Le pasteur interviendra vendredi 26 avril 2024 à 19 h sur notre chaîne de la Diversité Spirituelle pour évoquer son parcours spirituel accompli conjointement avec son épouse.
Fondé par les frères Wesley, le méthodisme compte aujourd’hui cent millions de fidèles dans le monde. Un pasteur méthodiste effectue quatre années d’études dans une institution de formation puis quatre autres années de mise à l’épreuve : stages, pratiques ….
Et le pasteur a la possibilité de continuer ses études. « Même appelé par Dieu, précise le pasteur, on revit parfois le désarroi de Jonas. Il avait d’abord fui l’appel, puis il a accepté. C’est humain, d’où une longue préparation avant l’ordination. »
John et Charles Wesley, fondateurs du méthodisme dans les années 1730
Le méthodisme ordonne un nombre croissant de femmes.
« Si tu réussis, tu ouvriras la porte à toutes les femmes »
Mais la révérende Okiri est une pionnière. « Dieu m’a béni d’épouser la première femme ordonnée pasteure pour la communauté méthodiste du Bénin, puis du Togo. Dans sa promotion, elle était la seule femme sur au moins 70 pasteurs de l’Eglise du Bénin postulants. Le synode annuel doyen l’avait avertie : si tu réussis, tu ouvres les portes à toutes les femmes … »
Le pasteur Virgile Dosseh Adjanon
Le pasteur revient sur l’ordination de son épouse.
« Elle m’avait précédé de deux ans à l’école de théologie protestante de Porto-Novo au grand séminaire de formation méthodiste de Porto-Novo, la capitale politique du Bénin.
Elle a et aura toujours un droit d’aînesse sur moi comme en vigueur dans l’église méthodiste. »
Dorcas la béninoise et Virgile le togolais vivent aujourd’hui à Tubize mais travaillent à Bruxelles.
« Nous sommes au service de Dieu, et allons là où Il nous appelle. Quand Dieu m’a fait sortir de mon Togo natal et de ma famille charnelle pour étudier au Bénin, j’ai repensé à Abraham. Comme Abraham, j’ai ensuite beaucoup voyagé, avec mon épouse. »
Les journées sont remplies. Virgile et Dorcas font partie des « fondateurs » de la communauté méthodiste à Paris et s’y rendent souvent pour prêcher, former leurs assistants et accompagner la chorale vers l’excellence. En semaine, les deux pasteurs sont professeurs de philosophie et de citoyenneté en Belgique. « C’est un travail prenant, dans le monde profane, où s’appliquent les règles de neutralité et de laïcité d’une société multiculturelle. Le pasteur vit avec ses semblables et sert de son mieux une société aux lois imparfaites. »
La sanctification à l’épreuve de l’humanisme
Ce souci social anime Virgile Dosseh-Adjanon. « Avant de choisir le pastorat, j’ai envisagé d’être militaire, comme mon oncle. Prestige de l’uniforme pour le petit garçon que j’étais, mais surtout, admiration pour un défenseur de la patrie … Je suis devenu patriote et soldat d’une autre nation, le Royaume de Dieu, avec le bouclier de la foi et le casque du salut, que Paul évoque dans Ephésiens 6.17. »
Selon lui, le pasteur moderne est sociologue, enseignant, médecin des âmes, accompagnant l’autre dans les épreuves et les joies.
Chaque pasteur a aussi ses charismes au sein d’une communauté. Virgile et Dorcas respectent la tradition et la sagesse humanistes ainsi que les vertus naturelles.
Mais voilà, « le Christ nous propose un chemin graduel vers la sanctification personnelle et collective, dans le service et l’humilité. »
Eduqués tous deux dans des foyers méthodistes ouverts aux autres, les Révérend Virgile et Dorcas ont connu un appel progressif de Dieu vers le pastorat.
Soutenus par leurs proches et leur communauté, ils sont allés jusqu’au bout et exercent aujourd’hui leur ministère à deux.
Une chance de pouvoir partager sa foi et son action avec son conjoint !
Et une rareté qui promet un échange original lors de la visioconférence.