C’est l’immense question qui oppose les partisans de la science matérialiste et ceux de la nouvelle science dite post-matérialiste. Didier Gailliègue, auteur, ancien DRH, consultant, a rédigé une synthèse de l’ouvrage collectif paru en 2020 sous le titre originel « Expanding science ». Les principaux concepts des deux thèses sont ici présentés. Le post-matérialisme serait-il l’immense espoir pour l’avenir de l’humanité ?

plaquette du livre

 

« La Nouvelle Science de la conscience » a été coordonné par les deux scientifiques à l’origine de la création de l’ « Académie pour l’Avancement des Sciences Post-matérialistes » et du « Manifeste pour une science post-matérialiste » : Mario Beauregard, chercheur en neurosciences affilié au département de psychologie de l’université de l’Arizona ; Gary Schwartz, professeur de psychologie, de médecine, de neurologie, de psychiatrie et de chirurgie à l’université de l’Arizona.

Le post-matérialisme vise à faire émerger un nouveau paradigme pour étudier la conscience humaine en sortant du cadre strictement matérialiste consistant à vouloir tout expliquer par des réactions physico-chimiques.

Des scientifiques engagés

Cette académie  est une association à but non lucratif et une organisation éducative dont « la mission est de promouvoir des recherches sur la conscience post-matérialiste, menées avec un esprit ouvert de façon rigoureuse et factuelle. » Elle a été créée en 2014, juste après la publication du « manifeste pour une science post-matérialiste » dans le journal Explore. Le manifeste, rédigé par Mario Beauregard, PhD, Gary Schwartz, PhD et Lisa Miller, PhD de l’université de Columbia a été mis en ligne sur internet et signé par plusieurs centaines de scientifiques de différents pays, dont le prix Nobel de physique  Brian Josephson (voir notre article sur ce manifeste)

La conscience est-elle une simple propriété du cerveau ?

cerveau-gauche-droit en activité

Les théories matérialistes n’ont absolument pas réussi à expliquer comment le cerveau pouvait générer l’esprit et la conscience.

Or, l’une des principales limites au progrès, issue du matérialisme scientifique, est le postulat selon lequel la conscience est une propriété du cerveau. Croire que la science matérialiste détient toutes les réponses constitue la plus grande des illusions scientifiques.

Le credo scientifique matérialiste est fondé sur 10 croyances fondamentales. Parmi celles-ci, on retiendra :

  • Tout est essentiellement mécaniste. Même les humains sont des machines.
  • La conscience humaine n’est qu’une illusion produite par l’activité physico-chimique du cerveau.
  • La nature est dépourvue de sens, et l’évolution n’a pas de direction ou de but.
  • Les phénomènes inexpliqués tels que la télépathie ne sont que des illusions.
  • La médecine mécaniste est la seule qui soit vraiment efficace.

Ou plutôt, une réalité au-delà de l’espace-temps ?

Une jeune femme avec de la lumière dans le cerveau pour symboliser la conscience.
A contrario, le nouveau paradigme post-matérialiste qui émerge peut conduire à une vision du monde entièrement différente. Ce paradigme ne rejette pas les phénomènes « psy » quand ils sont prouvés par une démarche scientifique rigoureuse. Ces phénomènes montrent qu’il existe une profonde interconnexion entre le monde mental et le monde physique et que les phénomènes mentaux exercent une influence sur le fonctionnement du cerveau. Lorsque la conscience entre dans le cerveau, elle y est en quelque sorte « piégée ».
Un début de changement semble s’opérer avec une spiritualité de plus en plus intégrée à la psychothérapie. Les expériences spirituelles et transcendantes commencent tout juste à être évaluées scientifiquement. Des études scientifiques, corroborées par des évaluations statistiques rigoureuses, démontrent que les pratiques spirituelles modifient la structure et le fonctionnement du cerveau et que certaines croyances spirituelles, comparées à d’autres plus strictement matérialistes, sont bénéfiques pour notre santé et notre bien-être.

Cette vague nouvelle qui conduit la science et la spiritualité à fusionner apporte de nouvelles façons de percevoir la réalité et de nouvelles façons d’être dans le monde.

La physique quantique joue un rôle important en permettant d’apporter une explication aux phénomènes observés. Elle a établi qu’il existe une « réalité » au-delà de l’espace et du temps tels que nous les appréhendons par nos sens. Selon le paradigme post-matérialiste, l’esprit est dans un « espace » non localisé et non temporel différent de celui de l’univers matériel et les pensées, les émotions et les intuitions auraient leur origine dans cet « espace ».

Les preuves du modèle post-matérialiste

Les preuves du modèle post-matérialiste sont de deux catégories :

  • Celles qui montrent que l’explication matérialiste est moins appropriée qu’une explication post-matérialiste, avec l’étude des phénomènes dits « psy » : perceptions extra-sensorielles, psychokinésie…
  • Celles situant l’esprit au-delà du cerveau et qui sont rejetées d’emblée par les matérialistes : expériences de mort imminente (EMI), médiumnité, souvenirs de vies antérieures (réincarnation) corroborées par des vérifications, communications sur le lit de mort avec des esprits désincarnés.

Les recherches sur les expériences spirituelles impliquent souvent que les sujets d’études passent par des états modifiés de conscience.
 

Conscience accrue sur des sujets cliniquement morts

un homme allongé en expérience de mort imminente

La recherche scientifique sur les expériences de mort imminente remet en question le paradigme scientifique purement matérialiste. Quatre études récentes (néerlandaise en 1988, américaine en 2003, britannique en 2001 et en 2006) indiquent que 10 à 20% des patients considérés comme cliniquement morts suite à un arrêt cardiaque et revenant ensuite à la vie, rapportent une expérience de conscience accrue.

Les points communs des expériences vécues par ces patients sont les suivants :

  • La sortie du corps : véritable sensation d’être en dehors du corps,
  • La revue de vie : en un instant, la personne revit actions, paroles et pensées de toute sa vie,
  • Le retour dans le corps : un retour vécu comme oppressant.

Les gènes ne déterminent pas notre destin

La santé, c’est lorsque tous les corps (manifestés ou non) fonctionnent en harmonie. Avec nos cinq « corps » différents (physique, vital, mental, supra mental et le « tout »), il existe cinq sources de maladies différentes.

Les gènes ne déterminent pas notre destin mais représentent un champ de possibilités. L’expression des gènes est largement influencée par le contexte que nous leur réservons. L’interaction avec l’environnement constitue un système complexe et vu le nombre de variables, le comportement devient extrêmement difficile à prévoir.

Ce que nous savons du génome humain est contenu dans 2% de ce dernier. Avec une compréhension limitée à 2% de l’ensemble, on ne peut modéliser l’évolution de l’expression des gènes en vue de prédictions fiables. En conséquence, une approche axée sur les gènes pour prédire avec précision des états de santé n’est ni réaliste, ni suffisante.

L’esprit est la matrice de toute matière

Il est raisonnable d’être à la fois scientifique, pour la démarche, et orienté spirituellement, pour le sujet d’étude, dans notre vision du monde et notre style de vie. Une fois nos besoins fondamentaux de survie physique et sociale satisfaits, il est essentiel de trouver un sens à notre vie.

Bon nombre des plus grands physiciens qui nous ont apporté la physique quantique ont nié le matérialisme et ont plutôt approuvé le platonisme qui affirme que des lois non physiques sous-tendent la réalité physique. Il y a donc une interdépendance entre la science et la spiritualité.

Max Planck affirmait : « Toute matière tire son origine et n’existe qu’en vertu d’une force […]. Nous devons supposer, derrière cette force, l’existence d’un Esprit conscient et intelligent. Cet esprit est la matrice de toute matière. ».

Le grand logicien Kurt Gödel n’hésitait pas à affirmer « le matérialisme est faux ». On ne saurait être plus clair.

Le nouveau paradigme post-matérialiste affirme, quant à lui, que :

  • La conscience n’est pas créée par le cerveau,
  • L’amour inconditionnel détermine les conditions de l’après-mort,
  • La conscience individuelle est vécue comme connectée à d’autres formes de conscience.

Des sondages ont montré que l’éveil à une forme de conscience supérieure peut être déclenchée (liste non exhaustive) à 41% par une réflexion sur des questions spirituelles, à 34% par la présence d’une personne spirituellement évoluée, à 30% par une méditation profonde (les réponses n’étant pas exclusives l’une de l’autre, le total fait plus de 100%). Le paradigme post-matérialiste porte en lui un immense espoir pour l’avenir de l’humanité.

> Pour aller plus loin