Dans le concert babélien de nos voix intérieures, il y en a toujours une qui peut nous guider avec assurance. À condition de chercher à  l’écouter en soi plus fortement que toutes les autres. Tout un art !

JLML

Pas facile de faire le choix entre les différentes « voix intérieures » (peurs, désirs, espoirs, croyances, obsessions, etc.) qui nous animent. Dans cette interview, le philosophe Jean-Luc Martin-Lagardette suggère un moyen sûr de reconnaître la meilleure, au bénéfice de soi et de toute la collectivité. La meilleure, c’est la plus haute, la plus belle, la plus féconde, celle qui produit le plus d’effets bénéfiques tant pour soi que pour la collectivité.

« De tous temps, des témoignages ont été donnés qu’une force intérieure habite chaque individu, qui veille à son développement psychologique, qui le porte dans les moments difficiles. Cette force indéfinissable se manifeste dans son univers mental sous forme, généralement, de conseils plus ou moins conscients.»

L’histoire religieuse, philosophique et littéraire regorge d’auteurs ont personnalisé cette “voix”.

» C’est la « voix de la conscience » que Jean-Jacques Rousseau appelait « instinct divin » ; Gandhi, la petite voix silencieuse ; Zoroastre, « l’ange ailé » ; Épictète, « l’ami sublime » ; la « voix de Dieu », pour nombre de croyants ; Jiminy Cricket sur l’épaule de Pinocchio ou même, à l’heure des neurosciences, le « préfrontal ». »[1]
C’est aussi, chez bien des philosophes, le Logos, ou, comme chez Platon, Spinoza ou Kant, la voix de la Raison. Ou encore la « Voix Haute », chez Georges Roux dans le « Journal d’un guérisseur » (voir la vidéo), voix qui est celle de l’Esprit lui-même, Amour infini et inconditionnel.

« Démon » réprobateur ou approbateur

« Apulée, qui a consacré un livre entier au fameux daïmon (démon) de Socrate, présente ces manifestations à la fois intérieures et extérieures à l’âme comme des « témoins et gardiens attribués à chaque être humain tout au long de sa vie, pour être toujours à ses côtés sans être vus de quiconque, comme observateurs vigilants de ses moindres actes et même de ses moindres pensées. (…) Ce démon, (…) réprobateur quand nous agissons mal, approbateur quand nous agissons bien, si nous lui accordons l’attention qu’il requiert, si nous cherchons de tout cœur à le connaître et si nous l’honorons pieusement comme Socrate l’a honoré avec un esprit de justice et d’innocence, nous offre sa prévoyance dans les situations incertaines, ses conseils dans les situations difficiles, sa protection dans le danger, son assistance dans la détresse et il peut, par des songes, par des signes ou même par sa présence quand le besoin s’en fait sentir, détourner le mal, faire triompher le bien, relever ce qui est à terre, soutenir ce qui chancelle, éclairer ce qui est obscur, diriger la bonne Fortune, corriger la mauvaise. »[1]

la voix haute en soi

> Pour aller plus loin

  • [1] Jean-Luc Martin-Lagardette, Les Droits de l’âme ; pour une reconnaissance politique de la transcendance, Collection Théologie et vie politique de la terre, L’Harmattan, Paris, 2008.

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