Comme ma perception du phénomène christique a évolué ! Passer d’une forme de rejet rageur à une curiosité et une vénération que je désire croissantes n’est pas rien… En voici l’histoire résumée.

Lorsque, adolescent, travaillé par les éléments qui plaidaient en faveur de Jésus en tant que tenant de la Vérité, je butais sur l’expression « Jésus, seul chemin », je crois que je ne voyais pas que pour m’épanouir, pour être heureux, moi-même, unique, original, il me fallait d’abord m’extirper de bien des illusions. En particulier de celle d’une image de moi-même, que je prenais pour un être déjà formé, autonome, qu’il ne pouvait s’agir de formater, de faire passer par le moule d’un « chemin unique ».

Grace à mes rencontres « spirituelles », surtout, et à mes lectures, parmi lesquelles je citerai avec reconnaissance celle de Krishnamurti, mon paysage intérieur a été bouleversé.

Prenant conscience de cette évolution, j’écrivais, il y a quelques années : « Quelle libération de concevoir cette voie comme exclusive, pour moi qui rejetais l’idée de ‘Jésus, seul chemin’ […], la considérant comme une mutilation de toute originalité, de toute individualisation ! Un comble… Loin d’être une limitation, un racornissement, ce chemin est bien le seul valable, parfait et excellent, ma propre marche vers l’éblouissement. Bien sûr, la Connaissance nous mène tous au même endroit ! Mais ce lieu unique, ‘obligatoire’, ce qui pourrait paraître contraignant et totalitaire, c’est celui de la rencontre avec nous-même ! Individualisation, aspiration qui […] taraude nos générations. »

Maintenant, comment m’apparaît la figure du Christ ?

C’est ce « Fils », image du « Père », qui m’instruit par ses Paroles et son exemple, de ce qu’est l’art d’être l’Amour à l’œuvre sur Terre : il montre et dit parce qu’il sait. Et il clame haut et fort que la « loi » de la vie est d’aimer.

La conséquence sur moi de ses apports est que j’ai appris à valoriser plus que tout, d’écouter ce qu’il me souffle concrètement en chaque situation et tout au long de mes journées. Voix de la conscience, voix du cœur, petite-voix, « démon » de Socrate…

Ainsi me permet-il de savoir quel chemin emprunter, le seul qui me convienne puisque le Père m’a créé unique et que sans son contact et sa guidance quotidienne et constante, je ne ferais que suivre des préceptes, tout aussi éclairés soient-ils, mais qui s’adressent à nous tous indifféremment. Et cette adaptation constante, ce besoin de tout vivre dans l’éclairage de sa lumière, est bien je crois assez proche de ma réaction de jeunesse qui me faisait redouter, faussement certes mais tout de même, une sorte d’embrigadement spirituel.

Le Christ m’a mis au contact de ce que d’aucuns voient sous une forme trinitaire, Créateur, Christ, Esprit, que d’autres préfères aimer comme l’Unique, et que j’adore concevoir comme le Parfait qui se veut si intime en moi que je ne puis que vouloir l’aimer, plus que tout.

 

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