Jacques Besson, professeur honoraire de l’Université de Lausanne, spécialiste de la science interdisciplinaire qu’est l’addictologie s’est intéressé tout au long de son existence aux liens entre la science et la spiritualité. Il sera notre invité pour la visioconférence du vendredi 25 octobre 2024 à 19h.
Jacques Besson a fait des études de médecine, de neurologie, puis de psychiatrie et de psychanalyse avant de se spécialiser dans le traitement des addictions en se dévouant auprès des personnes vulnérables. Il a été médecin de l’Armée du Salut pendant plusieurs années.
« Nous sommes dans un monde évolutionnaire », et dans celui-ci, l’homme a une responsabilité, dit le professeur Jacques Besson. L’humanité n’ accédant pas encore à tous les instruments de guérison, est vulnérable.
Médecin, il s’est engagé à aider son prochain et à embellir le monde, par le biais de ses travaux faisant émerger les liens entre l’esprit et la matière et donnant une idée de l’esprit du bonheur. Son intérêt pour la dimension spirituelle lui vient de son plus jeune âge où il a eu certaines perceptions dont il nous parlera lors de la conférence. Issu d’une famille de longue tradition protestante, il a très tôt été intéressé par la science parce qu’elle lui permettait de découvrir l’invisible. D’où sa fascination par l’univers du cerveau qui intègre l’infiniment petit, l’infiniment grand et surtout « l’infiniment complexe ».
La spiritualité permet aussi de découvrir un autre invisible auquel on peut accéder directement par la conscience. Et c’est pourquoi, pour lui, c’est « l’humilité qui permet d’accéder à un monde plus grand » et la spiritualité est un chemin de guérison, une quête naturelle et universelle de liens et de sens.
Une culture de la connaissance
Pour le professeur de médecine, « il est grand temps de réconcilier le prêtre et le médecin ». En effet, il fait la constatation que le défaut d’empathie est le mal actuel. Le matérialisme, en niant notre dimension spirituelle, par laquelle nous sommes reliés aux autres, nous coupe de ce que les peuples premiers savaient déjà. En homme curieux, il s’est ouvert à d’autres cultures, d’autres savoirs, puisant dans des connaissances ancestrales aujourd’hui inutilisées ou mal comprises, afin de nourrir la recherche en psychotraumatologie – une science interdisciplinaire liée à la santé mentale.
La dimension spirituelle n’étant pas couverte par ses études de médecine, c’est le fonctionnement de la « psyché » (sans renier sa dimension spirituelle comme l’a fait Wundt) qui a retenu son attention, et qui l’a conduit à étudier la psychanalyse, d’abord freudienne puis jungienne.
Une science de l’esprit est possible
Pour le professeur Besson, il peut y avoir une science de l’esprit. Les deux mots ne sont pas incompatibles.
Plus qu’à la maladie, il s’intéresse à la santé, et plus particulièrement la santé spirituelle, cours qu’il a pu introduire à la Faculté de médecine. Fort de son bagage en neurologie, il a pu constater, via l’imagerie cérébrale, les impacts positifs de la prière et de la méditation sur le corps.
Trois ordres sont à l’œuvre pour créer le « bien-être » : le spirituel, le plus élevé, la santé psychique et la santé physique. Les trois ordres alignés permettent d’engendrer la « santé spirituelle ».
Chaque être humain est invité à se connecter à sa singularité essentielle. Il s’agit de comprendre que, tout en étant uniques, nous sommes tous reliés par l’esprit et que, par l’union du ciel et de la terre, du féminin et du masculin, puisse naître « l’enfant de lumière », l’homme nouveau réconcilié avec lui et les autres.
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