Jean-Luc Martin-Lagardette* : « Notre société doit urgemment reconnaître la réalité de l’Esprit »
L’Harmattan vient de publier « VOIR LA CONSCIENCE, une science de la liberté ». L’ouvrage de J-L M. Lagardette nous invite à entrer en nous-mêmes pour y découvrir la source même de notre être. Il a expliqué comment et pourquoi dans une visioconférence organisée le 11 avril 2024 par le Centre Internationale d’Études et de Recherches Transdisciplinaires (Ciret).
Le Ciret recevait Jean-Luc Martin-Lagardette* le jeudi 11 avril dernier pour exposer les bases de sa Philosophie Radicale (PR). Mission remplie et pari réussi car il a captivé des personnes d’horizons très différents qui se côtoient rarement.
La PR prône l’approche transdisciplinaire. Or l’auditoire regroupait des chercheurs en sciences naturelles et sciences humaines, des spécialistes de philosophie et de théologie, des adeptes de diverses sagesses.
Enfin des personnes non spécialisées mais qui s’interrogent sur la conscience, l’esprit, la liberté, sans forcément avoir les outils techniques pour approfondir leurs intuitions.
Selon lui, la PR propose un nouveau modèle pour saisir la réalité. Son souhait, c’est que ce modèle théorique puisse constituer le passe-partout qui nous ouvrira de nombreuses portes dans notre quotidien individuel mais aussi collectif.
« Une nouvelle façon de penser, une révolution conceptuelle, me paraissent indispensables si l’Humanité veut seulement survivre. » a-t-il précisé.
En présentant son livre « Voir la Conscience », Jean-Luc Martin Lagardette s’est montré pédagogue et à la portée de tous, alors que l’ouvrage demande un réel bagage en philosophie de la connaissance et en logique pure.
Humilité et doutes
L’auteur veut retrouver l’équilibre entre l’horizontalité des savoirs profanes et la verticalité, qui nous relie à la transcendance et à des axiomes fondamentaux. Le réel excite notre curiosité et sollicite constamment nos cinq sens pour nous tenir informés sur ce qui se passe.
Or Jean-Luc Martin Lagardette le rappelle : je reste le maître de l’acte de connaître. « Je » ne suis pas là pour ingurgiter passivement des savoirs venus du dehors. Par mes représentations, je me fais mon « cinéma intérieur », comme l’explique son livre. La démarche spirituelle m’aide à être ce metteur en scène des actes de penser si elle accepte l’humilité et les doutes d’une démarche philosophique. La sagesse spirituelle et les discours de la science s’harmoniseront si nous acceptons de faire quelques exercices pour une pensée juste et une parole juste.
Il a rappelé que la philosophie est dite radicale « parce qu’elle se place à la racine de tout savoir. (…) La PR montre la réalité de l’esprit qu’il nous faut nécessairement (…) placer à la base de l’arbre (…) de la connaissance. Que cette connaissance soit commune, celle de tout un chacun, ou celle produite par les sciences, par toutes les sciences. »
Les objectifs de la transdisciplinarité
Le conférencier a ensuite rappelé le lien entre la PR d’une part et les objectifs de la transdisciplinarité (TD) « pour qui aucun domaine touchant l’humain ne devrait être mis de côté dans nos démarches cognitives, ce qui permet de faire dialoguer toutes les approches, qu’elles soient classiques, traditionnelles, religieuses, artistiques »
Il alors remercié le CIRET de l’avoir reçu parmi ses membres, et salué son président Florent Pasquier, présent dans l’auditoire, qui a préfacé son livre.
L’auteur a précisé que « la primauté de l’esprit l’amène à proposer de réintroduire le concept d’âme (vue comme liberté créatrice) dans notre vision du monde, en la redéfinissant pour l’adapter à nos connaissances actuelles. »
Cette adaptation signifie que l’approche doit cesser d’être purement religieuse et accepter les outils de la rationalité et de la logique.
Distinguer le moi, l’ego et le je
Une première conséquence tangible de la PR est de développer une ontologie (étude de l’être) cohérente qui accorde un prix infini à la personne humaine, à condition de désacraliser l’ego et de sacraliser le « je ». Cette distinction entre le moi, l’ego et le je est capitale pour la compréhension de la PR.
« Désacraliser l’ego en le rétrogradant de la première place (qu’il a squattée trop souvent) à sa juste place, que chacun a à lui désigner, mais qui est de toute façon derrière la place accordée au « je ». Sacraliser le je, c’est donner la première place à l’universel, au bien commun, à la responsabilité (à l’éthique) et au perfectionnement de soi, tels qu’ils sont mis en œuvre par chaque individu unique et irremplaçable. »
Exprimée ainsi, la philosophie radicale paraîtra un peu abstraite. Elle nous rappelle simplement notre responsabilité de nous exercer quotidiennement à penser correctement pour mieux vivre. Remercions la philosophie radicale de réhabiliter notre libre-arbitre !
* J-L M. Lagardette est journaliste, essayiste et président de la Diversité Spirituelle.
> Pour aller plus loin
Les Vidéos de la conférence « Théorie de l’âme »
Le livre « Voir la Conscience » sur le site de l’éditeur L’Harmattan
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